Vue du ciel, la gare TGV d'Aix-en-Provence se présente comme une grande croix cerclée d'un anneau, au centre duquel plane une aile élégante faite de verre et d'acier. Cette structure est majestueusement dressée en miroir face à Sainte-Victoire, se situant au milieu du plateau de 8 000 hectares de garrigue entre Aix, Vitrolles et Marseille.
En 2019, cette gare a accueilli 3,6 millions de voyageurs, surpassant largement le million initialement prévu. Elle est devenue un moteur clé de l'essor économique du pays d'Aix dans la décennie 2000, contribuant significativement au développement et à la population de sa vaste aire d'attraction. Agnès Moutet-Lamy, directrice "grand Sud" de Gares & Connexions, reconnaît qu'ils n'avaient pas anticipé un tel rayonnement. La gare attire une clientèle variée, composée à 60 % de passagers du pays d'Aix, un tiers des Bouches-du-Rhône et 20 % du reste de la région Paca, notamment des départements limitrophes. Avec un taux de satisfaction de 8 sur 10, elle figure parmi les plus appréciées.
Après un ralentissement dû à la crise sanitaire, la SNCF s'attend à une augmentation de la fréquentation dans les prochaines années. Ce succès commercial fulgurant masque presque le fait que son existence a failli ne jamais se concrétiser. Dans les années 90, la construction de cette ligne à grande vitesse entre Valence, Avignon et Marseille, comprenant la gare d'Aix-en-Provence, n'était pas une évidence.
Alain Juppé, Premier ministre de l'époque, et sa ministre de l'environnement, Corinne Lepage, étaient initialement contre ce projet, en raison de la politique exigeant que les "deuxièmes gares" soient connectées à d'autres réseaux de transport.
De plus, les services de l'État exprimaient des réserves, craignant que cette halte, située à 17 km de Marseille et 12 km du centre d'Aix, rallonge le temps de parcours et se trouve isolée.
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